Un 30 décembre 2019 , le pilier de la famille s’écoule à cause d’une rupture d’anévrisme. Personne n’avait imaginé qu’un pilier pouvait tomber. A son retour d’hospitalisation, ma grand-mère, une femme très autonome jusqu’à là, se retrouve alitée, dépendante de tous pour ses besoins les plus élémentaires. Parmi ses 4 enfants, le rôle d’aidant se transmet naturellement à sa fille, ma tante, mère de deux enfants. Elle devient le couteau suisse de sa mère, de ses filles et d’elle même.

En passant quelques jours avec ma tante je me rends compte que beaucoup de choses manquent pour que cette nouvelle page de sa vie soit moins difficile. Et en même temps elle fait preuve d’une force et d’un engagement tellement profonds que je peine à le voir.

Cela me gène qu’elle pense à tout, à tout le monde, que 2/3 de sa journée soit consacrée aux autres, que l’urgence devienne un mode d’organisation, que la tension absorbe peu à peu sa joie de vivre, qu’elle s’isole socialement, tout cela parce que le pilier de notre famille est sa priorité.

Quelques temps plus tard, je décide de créer Capsul’Sociale, pour trouver puis aider celles et ceux qui comme ma tante, ont une montagne de choses à penser, à faire, à organiser, à vérifier, alors qu’ils ne devraient pas être seul(e)s.